Dialogue avec Georges Corm et Jean-Pierre Chevènement

Face au communautarisme, à l’identitarisme, à l’idéologie de marché, à la sécession sociale et fiscale de nos élites, nous nous sentons sur la pente d’un retour d’une guerre de tous contre tous. La pensée républicaine semble la ressource indispensable pour l’éviter et construire la seule communauté qui vaille, celle des citoyens.

Il est cependant rare de parvenir à croiser ces sujets, d’aucuns sont des obsessionnels de la laïcité, d’autres des marxiens professionnels, d’autres encore des géopoliticiens monomaniaques, alors que c’est de cette pluralité d’analyses dont nous avons besoin pour lutter contre le mélange d’ordolibéralisme, d’indulgence à l’égard des identitaires, de soumission aux puissants dans les relations internationales et de politique de la canonnière vis-à-vis des autres, qui caractérise la doxa qui nous enserre.

Georges Corm est l’une des personnes capables de nous emmener sur cet exigeant chemin : spécialiste du Proche-Orient et de son histoire, ce point de vue lui donne un jugement original sur « L’Europe et le mythe de l’Occident », sur la « fracture imaginaire » qui existerait entre l’Orient et l’Occident. Il a aussi abordé la question de la religion et de la laïcité et nous invite à une « lecture profane des conflits ». Ancien Ministre des Finances du Liban de 1998 à 2000, il a tiré de cette expérience une analyse profonde du « Nouveau gouvernement du monde ».

A l’occasion de son passage à Paris pour recevoir le Prix de l’Essai de l’Académie française pour « La nouvelle question d’Orient », Georges Corm nous fait l’honneur de sa présence, aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, ancien Ministre d’Etat et Président de la Fondation pour l’Islam de France.