Après l’élection de Trump, la France au défi d’une politique extérieure indépendante ?

Donald Trump suscite des réactions très marquées à l’étranger. Son personnage dérange, la composition de son gouvernement semble témoigner d’une ploutocratie, ses tweets imprévisibles, parfois à l’emporte-pièce et souvent dévastateurs sont craints, et ses premières mesures de politique intérieure sont largement commentées.  Cela concerne avant tout le peuple américain, qui pourra ne pas le réélire, et certains parlent déjà d’impeachment.

Les conséquences politiques pour la France et le reste du monde sont nettement moins commentées. C’est pourtant sur ces éléments que les autres Etats ont la main. Dans ce domaine également, Donald Trump a eu des déclarations éclatantes et potentiellement déstabilisatrices si elles étaient suivies d’actes. Le fait qu’il se soit parfois contredit entre sa campagne et son début de mandat rend l’analyse et la prise de recul d’autant plus nécessaires pour se préparer à toutes les éventualités.

Alors le nouveau président américain va-t-il assumer un bras de fer avec la Chine ? Déménager l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem ? Supprimer l’OTAN ? Travailler à la dissolution de l’Union européenne ? Mettre en place sa Border Adjustement Tax sur les importations ? Ou ses menaces sont-elles des outils de négociations pour assurer aux Etats-Unis une meilleure place dans les différents rapports de force géopolitiques ? Ce qui semble de loin une agitation brouillonne pourrait-il être une méthode choisie pour appliquer sa promesse d’« America first »

Quelle que soit l’analyse des tenants d’une hypothétique « méthode Trump » dans les relations internationales, il semble que l’aboutissant soit une incertitude pour les chancelleries diplomatiques. Comment réagir aux éventuels virages brusques sur des dossiers géopolitiques clefs ? Et lorsque son action concernera directement la France ? Quels principes adopter pour les relations bilatérales et transatlantiques ?